Découvrez en exclusivité sur Fusty Prod, les Gutter Tige ! Ce gadget est indispensable à tout super héros soucieux de répondre aux appels de détresse longue distance!

Gutter boy #1 fut tourné en deux jours et il aura fallu un jour de plus pour le montage. La série connue des débuts difficiles, notement le décés de l'unique caméra d'M4... mais il en aurait fallut plus pour empêcher la naissance d'un super héros ! Equipé d'un nouvel appareil, GB peut donc enfin voir le jour.

M4 tourna seul dans cet épisode, se servant uniquement d'un trépied (sauf pour une exception avec Coco derrière la caméra). Quelques scènes prévues, notement en extérieur, n'ont pas été tourné et sont donc reportées au prochain épisode !

Autre détail important, M4 a mis la main sur une version d'essai du logiciel Vegas Movie Studio 9 avec lequel il a alors pu monter une partie de ce premier épisode.

Remerciement à Allan qui a composé et joué le thème musical de Gutter Boy et à Cod qui a conçu le graphisme du logo du héros à la cape de pique-nique !

Né dans la résignation, le style Fusty Prod se voit pourtant sublimé par le trio M4, Ked et Cod à chaque nouveau film.

A l’origine, M4 se voyait limité dans ses possibilités de mise en scène et de scénario du fait qu’il était seul pour jouer et réaliser ses séries. Créatif, persévérant et surtout doué d’un réel talent de comédien (bien que modeste amateur), M4 regorgea d’idées de cadrages, mises en scène et déguisements pour faire interagir les différents personnages qu’il incarnait à lui seul. C’est aussi pour cette raison que les personnages les plus improbables ont vu le jour. Manquant de matériel pour les costumes ou caricaturant son jeu à l’extrême pour varier les personnalités de ses protagonistes, M4 était sans le savoir, en train de donner vie à un style, certes pas nouveau (on peut penser à Charlie Chaplin ou Austin Power par exemple) mais délicieusement drôle et efficace, surtout compte tenue de la difficulté et des contraintes que cette technique impose (impossible par exemple, d’avoir deux personnages dans le même plan). Limité également dans les décors (il tournait à l’époque, exclusivement dans son salon), il fallait sans cesse déplacer le mobilier ou bien faire attention à ce que deux personnages sensés être relativement éloignés, ne se retrouvent pas avec le même décors en arrière plan.

Plus contraignant encore, M4 n’avait personne pour le filmer. Impossible donc de faire des plans « en mouvement » tels que des travelling ou rotation. Jamais découragé, M4 réussissait l’exploit de réaliser des cadrages dynamiques tout en jouant. Il tenait sa webcam dans une main, la faisait tourner autour de lui, le tout en jouant sa scène … une véritable performance !

Lorsqu’il s’associa à Cod, M4 retrouva l’espoir d’avoir un deuxième acteur et de pouvoir développer une mise en scène et des cadrages plus intéressants et variés. Ce fut bien évidement le cas mais profondément fan du  « style » développé par M4, Cod refusa d’en trahir l’esprit et insista pour jouer lui aussi plusieurs personnages simultanément. Cod tint également à s’éloigner du parti pris parodique dans lequel évoluait M4. De nouveaux protagonistes totalement inédits firent leur apparition et les personnages parodiques créés par M4 s’éloignèrent considérablement de leurs sources d’origines.

Les séjours chez Cod permirent aussi de tourner « en extérieur ». Avantage et contrainte à la fois, les tournages en extérieur sont une source de difficultés conséquentes. Amateurs, Cod et M4 réalisent de manière clandestine. De nombreux lieux sont exploités dans leurs films et certains s’avèrent très fréquentés ou offrent des conditions de tournage pénibles.  Relativement pudiques à la base, M4 et Cod n’ont souvent pas eu d’autre choix que de jouer la comédie en public … ce qui ne fut pas très réjouissant quand on les imagine dans les costumes d’Ashley ou Baignette. 

Autre contrainte, le temps. Vivant très éloignés, M4 et Cod ne partagent que de courts laps de temps pour réaliser leurs films (jamais plus de deux semaines par film). C’est ainsi qu’ils développèrent leurs talents d’improvisation. Les scénarios de leurs films n’étant presque jamais écrit à l’avance, ils imaginent leurs scènes et les nouveaux personnages au jour le jour ce qui engendra dans les débuts quelques incohérences mais gagnant en expériences à chaque nouveau film, les défauts tendent à s’amenuiser .

Accompagnés aujourd’hui de Ked ainsi que d’Allan pour la musique,  le style Fusty Prod n’a pas changé. On peut encore compter au rang des contraintes, les montages image et audio effectués intégralement via le logiciel gratuit Movie Maker. Ce logiciel est sans doute le pire existant dans sa catégorie. Les possibilités sont très restreintes et l’image perd en qualité à chaque nouvelle publication sachant que Movie Maker ne permet qu’une couche audio à la fois et que les films Fusty Prod peuvent en contenir jusqu’à cinq ou six pour les plus récents. Certains bruitages sont notamment réalisés via Auda City et pour les effets spéciaux, le trio ne cesse de se triturer le cerveau pour repousser les limites d’un logiciel qui ne semble pas avoir été conçu pour. Par exemple, certains effets visuels sont impossibles à créer avec ce logiciel autrement que par une incrustation animée réalisée image par image d'après une série de screenshots (24 screenshots pour une seconde), un travail des fois fastidieux. Dernière difficulté et pas des moindres, notre matériel d’enregistrement (un caméscope et appareil photo), offrent une qualité audio des plus aléatoires. Le trio s’est donc résigné à doubler au montage, la quasi intégralité des films. N’ayant jamais suivi la moindre formation ou cours de comédie, c’est un défis de plus que nous relevons.